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Merci, mais le lien n'indique en aucun cas qu'il s'agit d'une manifestation contre BCE, de plus si j'ai bien compris il a tombé d'une terrasse d'une maison et non à un acte repression, c'est ça?

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ياخي بالله لمفروض الاسلاميين ,, نظرتهم للامور كيما يحب يقنعونا ديمة اشمل من هالوطن الضيّق ’’كيما يقولوا : بوس خوك المسلم في عالم اسلامي شاسع ,,و دوّة شمال جنوب هذه ما تعنيهمش اصلا و ما يعيروها حتى اهتمام...بل انهم من المفروض يضحكوا على اي واحد يقولها او يتعدّوا...

لكن هاني نشوف الي أغلب الي كبشوا في خرافة التقسيم هم انصار النهضه

اماّ ربي يعرف ميمونة

و ميمونة تحشي فيه

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Les discours fétides de Marzouki et de Caid Essebsi, ou comment faire tanguer une démocratie fragile
Politics Yassine Bellamine › Nov 28, 14 › 0 comments

violence-discours-tunisie-presidentielle

Après les élections législatives d’octobre dernier, et le premier tour relativement calme des élections présidentielles du 23 novembre, force est de constater que le discours politique a fortement évoluer, et malheureusement pour notre démocratie, dans le sens contraire, à ce qu’attendent des citoyens désormais habitués à la chose politique.

Ainsi Beji Caid Essebssi et le président provisoire Moncef Marzouki passent, donc, au deuxième tour, sans surprise, si ce n’est au niveau du score plus serré que prévu entre les deux candidats, ce qui nous vaut aujourd’hui des discours basés sur la peur afin de triompher dans cette course à deux vers le palais de Carthage.

Or, il faut rappeler la spécificité de ces élections : il ne s’agit ni d’élections législatives représentant une idéologie partisane, ni d’une élection municipale représentant les intérêts d’une localité, mais bien d’élections présidentielles. En d’autres termes, Caid Essebsi tout comme Marzouki, ne se doivent pas de représenter une frange de la population, à savoir leurs électeurs, mais ils se doivent de représenter l’ensemble des Tunisiens.

Il s’agit ici, ni de journalistes, ni de politiciens « primaires » et encore moins de sympathisants qui se livrent à une « guerre des mots », mais bel et bien de deux candidats à l’investiture suprême, qui comme le stipule l’article 72 de la Constitution tunisienne, se doit d’être le « symbole de l’unité » de l’Etat. C’est ce caractère fédérateur, que doit représenter le futur président de la République qui doit se placer au-dessus de toute allégeance partisane comme le stipule l’article 76 de la Constitution : « le président de la République ne peut cumuler ses fonctions avec toute responsabilité partisane», et ce afin de justifier son autorité de représentant de tous les citoyens.

Bien que la Constitution de janvier 2014, allège considérablement les pouvoirs du président de la République, il n’en demeure pas moins que celui-ci doit faire preuve d’autorité. Et ces insultes, d’un côté comme de l’autre, aux sympathisants de l’adversaire politique, marquent déjà en soi une faillite de cette pondération mais aussi à l’obligation constitutionnelle d’être le représentant de tous les Tunisiens.

Cependant, les enseignements de ce premier tour valent d’être rappelés. Entre la forte abstention, la démobilisation des jeunes et une bipolarisation résultant de « campagnes de la peur », les enjeux différent pour le camp « anti-troïka » et le camp « anti-ancien régime ». Mais force est de constater que les deux candidats préfèrent alimenter leurs discours de ces antinomies.

Du coup, d’un côté comme de l’autre, une escalade d’injures et de discours abominables radicalise la campagne, relayée par une presse très loin de se sentir garante de la pacification politique, n’hésitant pas à faire choux gras de ces diatribes – oh combien pénibles-, rajoutant une couche à certaines provocations.

Que ce soit les équipes de Beji Caid Essebsi ou celle de Moncef Marzouki, toutes les deux nous gratifient des même envolées.

Prenons ce dernier par exemple. C’est la même rengaine, martelée inlassablement, invoquant la peur du « retour de l’ancien régime ». Celui qui avait, lui-même, estimé, à juste titre, la victoire de Nidaa tounes, lors des législatives, comme « une victoire basée sur la peur » du parti islamiste d’Ennahdha, semble reprendre à son profit ce même procédé.

M. Zouheir Ismail, conseiller du président provisoire, dans un article d’opinion publié sur le site d’Al Jazeera y va de sa fronde pour lyncher son adversaire politique :

– Le qualifiant d’ « héritier du régime déchu, un nom de l’ancien système qui nous revient »,

– Les instituts de sondages ayant donné celui-ci largement en tête, et la chaine Nessma « soutient Beji Caid Essebssi et Hamma Hammami » qui « ne cache pas sa haine » vis-à-vis de Marzouki, sont aussi pointées du doigt.

De plus, et probablement à la suite de la prise de position de la part de Zied Laadheri, porte-parole du Front Populaire, Zouhair Isamail dégaine en affirmant que :

la gauche tunisienne n’est plus un mouvement à visée sociale, depuis que plusieurs de ses grandes figures se sont alliées au régime de Ben Ali, durant les deux décennies …».

Il semblerait que Moncef Marzouki et ses conseillers mettent tout le monde dans le même panier. Ceux qui ne sont pas avec eux sont tous des « alliés de l’ancien-régime ». Caricaturale manière de définir ceux qui n’ont pas voté pour lui.

Il ne s’agit pas là du seul point d’une campagne basée sur des clivages. Afin de mieux monter les citoyens les uns contre les autres, le conseiller de Marzouki renchérit en saluant l’intelligence de l’électorat du sud tunisien, oubliant une partie des citoyens tunisiens situés plus au nord dont le seul malheur ait été de ne pas voter pour Moncef Marzouki.

Enfin et après avoir comparé le candidat Nidaa Tounes à un membre de l’ancien régime, et rappelé que c’est contre celui-ci que s’est levée la révolution du 14 janvier, issue du sud pro-marzoukien, il n’hésite pas à établir une classification entre les « pauvres en marges (de la société), et le centre citadin », entre « le sahel et les régions intérieures », et enfin entre « les villes de la corruption bourgeoise et les cités marginalisées les entourant », avant de conclure par l’évocation du candidat « rassembleur » que se veut être Marzouki.

Beji Caid Essebsi, quant à lui s’est signalé par son absence de la scène médiatique tunisienne, préférant les médias internationaux (principalement français), après les résultats du premier tour, laissant le soin à son directeur de campagne Mohsen Marzouk, ou à d’autres membres de son parti de communiquer sur les résultats de ce premier tour. Ces derniers tombent eux aussi dans la facilité d’un discours diviseur.

Que ce soit ce dernier qui appelle les habitants du sud « à modifier leur choix pour ne pas sortir du contexte national » , telle une menace brandie contre une partie du territoire certes à la botte de son adversaire politique, mais -rappelons-le à M. Marzouk- constituée de citoyens tunisiens que son candidat se doit de représenter au mieux, comme l’ensemble des citoyens tunisiens, s’il était amené à accéder à la présidence de la République, ou Khmais Ksila, qui affirme que « la campagne électorale de Marzouki a été menée par des groupes djihadistes », la médiocrité de leurs discours attisent plus encore ce brasier ardent, divisant à leurs tour la Tunisie entre « Djihadistes/salafistes » d’un côté et leurs partisans de l’autre, amenant même les électeurs de Moncef Marzouki à manifester pacifiquement dans les rues de Médenine, et aujourd’hui à Ben Guerdane, contre ces propos.

Moncef Marzouki lui-même réitère les mêmes arguments ou presque que son conseiller dans une interview accordée à France 24 :

– « L’ancien régime est revenu avec sa machine, la machine RCD : ses techniques, ses habitudes, son langage, son discours, sa façon de voir le problème »,

Aujourd’hui, la bataille n’est pas une bataille entre islamistes et non islamistes. La bataille est entre l’ancien système qui est en train de revenir et le nouveau système »,

Il y a les démocrates et les anti-démocrates »,

Chez les démocrates, vous avez des islamistes démocrates, et vous avez des laïcs démocrates. Et de l’autre côté, vous avez l’ancien régime »,

– A propos de son adversaire au second tour Beji Caid Essebsi : « cela montre bien que sa conception de la démocratie est quelque peu vacillante ». « Il a toujours été un homme de l’autocratie ».

– Quant à la question salafiste et terroriste : « Après tout, oui, moi mon travail, c’est de gagner les salafistes à la démocratie […], les sortir de la tentation terroriste. […] Et je me félicite de tout salafiste qui viendrait me rejoindre parce que c’est quelqu’un que j’ai arraché à la tentation de la violence »,

Revenant sur les propos de son adversaire : « Traiter un million cent mille Tunisiens d’islamistes, de salafistes, de terroristes, n’est pas digne d’un homme qui prétend rassembler les Tunisiens. […] C’est non seulement un mensonge, parce que c’est totalement faux, mais c’est une insulte au peuple tunisien ».

S’acoquiner avec une base incontrôlable, instable et dangereuse, appelant à la haine, au meurtre et à la division, ayant conduit au sang versé par nos soldats, notre garde nationale et nos civils, est tout aussi irresponsable. Pour preuve, voilà ce que certains de ceux qu’il souhaite « faire sortir de la tentation terroriste » comprennent de son discours.

Après tout, vouloir faire sortir les salafistes de la tentation terroriste est sommes toutes louable. Maintenant, pourquoi ne pas en avoir fait autant avec ceux qu’il considère comme « alliés de l’ancien régime », soit la frange de la population n’ayant pas voté pour lui ? Pourquoi ne pas avoir voulu les inclure dans ce processus démocratique au lieu de continuer de diviser sur cette question ? Après tout ne sont-ils pas tout aussi tunisiens que les salafistes qu’il prétend vouloir inclure dans une société pacifiée, lui le « rassembleur » ?

Que Moncef Marzouki ait des griefs, contre le discours réducteur de son adversaire, est légitime. Cependant il semble oublier, pour sa part, que ses discours, ainsi que ceux de ses conseillers, sont aussi diviseurs qu’immoraux et irresponsables que ceux de son adversaire. Cela est d’autant plus vrai, que Moncef Marzouki est le président sortant, ayant connu l’exercice du pouvoir ces trois dernières années, et n’ayant pas franchement réussi à être aussi « unificateur » qu’il le propose de l’être à l’avenir.

Quant à Beji Caid Essebsi, une des déclarations phares a été donnée à Radio Monte Carlo, où il estime que :

…Ceux qui ont voté pour Monsieur Marzouki sont les islamistes. Ce sont eux qui se sont arrangés pour être avec lui… c’est-à-dire les cadres d’Ennahdha, c’est-à-dire le parti qui est encore plus extrémiste qu'(Ennahdha). Il y a avec lui aussi des salafistes jihadistes et (…) les ‘ligues de défense de la révolution’ [Ligues de protection de la révolution, LPR] qui sont tous des ‘partis’ violents.

Reprenant, par là même, les mêmes arguments que lors des législatives, brandissant l’étendard de la peur, Beji Caid Essebsi a raté une occasion de se taire. Si acoquinement il y’a, entre Marzouki et ces franges, il est plus que réducteur, limite insultant, d’attribuer l’ensemble des voix de ce dernier à de simples « salafistes, jihadistes ». Cette déclaration a d’ailleurs été reprise sur les réseaux sociaux par l’électorat de Marzouki, tournant en dérision les propos du candidat de Nidaa Tounes.

Durant cette même interview accordée à Jean Jacques Bourdin, Beji Caid Essebsi tient, lui aussi, un discours diviseur. Si Marzouki place le sien sur la scène géographique, voire sociale, le leader de Nidaa tounes se place sur une scène idéologique :

Malheureusement, il va y avoir une coupure en deux, les islamistes d’un côté et puis tous les démocrates et les non-islamistes de l’autre.

Ce que semble occulter Beji Caid Essebsi, c’est qu’aussi étrange que cela puisse lui paraitre, il existe des islamistes démocrates, tout comme des non-islamistes non démocrates. Cette fracture idéologique qu’il martèle est une dérive des plus dangereuses dans une Tunisie, où la question de l’Islam politique est encore brulante, et où ce genre de discours effraye à juste titre une frange ayant encore à l’esprit 23 ans de clandestinité, de peur de voir ressurgir leurs anciens démons.

Ce qu’omettent Marzouki,tout comme Caid Essebsi, c’est que la portée de tels discours est tout aussi dangereuse pour cette démocratie naissante que ce qu’ils voudraientt nous faire croire.

Indépendamment du discours de Beji Caid Essebsi, c’est l’arrogance de ces sympathisants qui a été très remarquée, ces derniers jours. L’ex député d’Al Massar, Karima Souid en a, d’ailleurs, ramassé les pots cassés, obligeant la direction de Nidaa Tounes de s’excuser. Si le cas de l’ex-députée a été médiatisé, nombreux sont ceux qui n’ont pas voté pour lui et qui ont été, en revanche, traités de noms d’oiseaux sur les réseaux sociaux.

Encore une fois, le calcul politique et cette manie à acculer l’adversaire se font aux dépens de la qualité politique, et pire encore, au détriment de la pacification sociale, entretenant l’un comme l’autre, un discours diviseur, haineux, pouvant mener à des dérives sanglantes.

Il est fort dommage de voir, aujourd’hui, une scène politique, à mille lieues de l’idéal démocratique tant espéré. Il est décevant de voir tant les politiciens eux même et leurs sympathisants, que les médias, tomber si bas, dans cette escalade de la haine, du dénigrement et de la violence, au détriment d’une campagne politique respectable, basée sur le caractère fédérateur d’un futur chef d’Etat. Ce chef est, en effet, censé représenter, durant les cinq prochaines années, l’ensemble d’une population, d’un pays, et poser le ciment d’une démocratie saine. Force est de constater que ni Marzouki, ni Caid Essebsi, ne sauront l’être, tant ce « combat de coq » les discrédite, à l’avance, élargissant le fossé entre les expectations des citoyens et la réalité d’un monde vouée à l’insécurité. Car n’est-ce pas sur ces cendres ardentes de la division que les tensions les plus vives, menant à des guerres civiles éclatent ?

Pensons à l’Egypte, où la haine crée par Morsi et ses adversaires, et accentuée par des médias à leurs bottes, a mené à de sanglantes répressions qui perdurent aujourd’hui.

Pensons à l’Irak, où la « guerre des mots » entrainant une guerre tout court, entre sunnites et chiites a permis à l’Etat Islamique de Daech de s’y engouffrer.

Pensons au Liban, qui continue aujourd’hui encore de panser ses plaies.

Quel que soit le vainqueur du scrutin du second tour, et pour peu que le scrutin soit aussi serré que prévu, ces discours de la violence ne feront qu’attiser et engendrer des dérives pouvant évoluer en affrontements physiques menant à une guerre civile, alimentée par ces propos nauséabonds.

Alors de grâce, messieurs les candidats, corrigez votre discours, débattez vos programmes, soyez des Hommes d’Etats et non de simples politiciens avides de pouvoir et ce quel qu’en soit le prix !

Comme disait Napoléon Bonaparte : « On ne conduit le peuple qu’en lui montrant un avenir ; un chef est un marchand d’espérance. ». Force est de constater messieurs, qu’aujourd’hui à travers vos discours, l’un comme l’autre, vous n’êtes que des marchands de « peurs ».

http://nawaat.org/portail/2014/11/28/les-discours-fetides-de-marzouki-et-de-caid-essebsi-ou-comment-faire-tanguer-une-democratie-fragile/

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Merci, mais le lien n'indique en aucun cas qu'il s'agit d'une manifestation contre BCE, de plus si j'ai bien compris il a tombé d'une terrasse d'une maison et non à un acte repression, c'est ça?

En marge des manifestations anti BCE. Mais il n'y a pas plus de précisions sur les circonstances de la mort à ma connaissance.

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toute la salle crie bajbouj!!! :-)

suite à l'intervention de quelqu'un qui a condamné le livre noir....

hamid rend hommage a slim

hamdi rend hommage slim

Et encore une fois

Elli ivoti tartour yet7ammel zeda mas2ouliyet sabb ettarajji

W ma3adch t9oulouli ma tda55alch syessa fel taraji

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Les discours fétides de Marzouki et de Caid Essebsi, ou comment faire tanguer une démocratie fragile Politics Yassine Bellamine Nov 28, 14 0 comments

violence-discours-tunisie-presidentielle

Après les élections législatives doctobre dernier, et le premier tour relativement calme des élections présidentielles du 23 novembre, force est de constater que le discours politique a fortement évoluer, et malheureusement pour notre démocratie, dans le sens contraire, à ce quattendent des citoyens désormais habitués à la chose politique.

Ainsi Beji Caid Essebssi et le président provisoire Moncef Marzouki passent, donc, au deuxième tour, sans surprise, si ce nest au niveau du score plus serré que prévu entre les deux candidats, ce qui nous vaut aujourdhui des discours basés sur la peur afin de triompher dans cette course à deux vers le palais de Carthage.

Or, il faut rappeler la spécificité de ces élections : il ne sagit ni délections législatives représentant une idéologie partisane, ni dune élection municipale représentant les intérêts dune localité, mais bien délections présidentielles. En dautres termes, Caid Essebsi tout comme Marzouki, ne se doivent pas de représenter une frange de la population, à savoir leurs électeurs, mais ils se doivent de représenter lensemble des Tunisiens.

Il sagit ici, ni de journalistes, ni de politiciens « primaires » et encore moins de sympathisants qui se livrent à une « guerre des mots », mais bel et bien de deux candidats à linvestiture suprême, qui comme le stipule larticle 72 de la Constitution tunisienne, se doit dêtre le « symbole de lunité » de lEtat. Cest ce caractère fédérateur, que doit représenter le futur président de la République qui doit se placer au-dessus de toute allégeance partisane comme le stipule larticle 76 de la Constitution : « le président de la République ne peut cumuler ses fonctions avec toute responsabilité partisane», et ce afin de justifier son autorité de représentant de tous les citoyens.

Bien que la Constitution de janvier 2014, allège considérablement les pouvoirs du président de la République, il nen demeure pas moins que celui-ci doit faire preuve dautorité. Et ces insultes, dun côté comme de lautre, aux sympathisants de ladversaire politique, marquent déjà en soi une faillite de cette pondération mais aussi à lobligation constitutionnelle dêtre le représentant de tous les Tunisiens.

Cependant, les enseignements de ce premier tour valent dêtre rappelés. Entre la forte abstention, la démobilisation des jeunes et une bipolarisation résultant de « campagnes de la peur », les enjeux différent pour le camp « anti-troïka » et le camp « anti-ancien régime ». Mais force est de constater que les deux candidats préfèrent alimenter leurs discours de ces antinomies.

Du coup, dun côté comme de lautre, une escalade dinjures et de discours abominables radicalise la campagne, relayée par une presse très loin de se sentir garante de la pacification politique, nhésitant pas à faire choux gras de ces diatribes oh combien pénibles-, rajoutant une couche à certaines provocations.

Que ce soit les équipes de Beji Caid Essebsi ou celle de Moncef Marzouki, toutes les deux nous gratifient des même envolées.

Prenons ce dernier par exemple. Cest la même rengaine, martelée inlassablement, invoquant la peur du « retour de lancien régime ». Celui qui avait, lui-même, estimé, à juste titre, la victoire de Nidaa tounes, lors des législatives, comme « une victoire basée sur la peur » du parti islamiste dEnnahdha, semble reprendre à son profit ce même procédé.

M. Zouheir Ismail, conseiller du président provisoire, dans un article dopinion publié sur le site dAl Jazeera y va de sa fronde pour lyncher son adversaire politique :

Le qualifiant d « héritier du régime déchu, un nom de lancien système qui nous revient »,

Les instituts de sondages ayant donné celui-ci largement en tête, et la chaine Nessma « soutient Beji Caid Essebssi et Hamma Hammami » qui « ne cache pas sa haine » vis-à-vis de Marzouki, sont aussi pointées du doigt.

De plus, et probablement à la suite de la prise de position de la part de Zied Laadheri, porte-parole du Front Populaire, Zouhair Isamail dégaine en affirmant que :

la gauche tunisienne nest plus un mouvement à visée sociale, depuis que plusieurs de ses grandes figures se sont alliées au régime de Ben Ali, durant les deux décennies ».

Il semblerait que Moncef Marzouki et ses conseillers mettent tout le monde dans le même panier. Ceux qui ne sont pas avec eux sont tous des « alliés de lancien-régime ». Caricaturale manière de définir ceux qui nont pas voté pour lui.

Il ne sagit pas là du seul point dune campagne basée sur des clivages. Afin de mieux monter les citoyens les uns contre les autres, le conseiller de Marzouki renchérit en saluant lintelligence de lélectorat du sud tunisien, oubliant une partie des citoyens tunisiens situés plus au nord dont le seul malheur ait été de ne pas voter pour Moncef Marzouki.

Enfin et après avoir comparé le candidat Nidaa Tounes à un membre de lancien régime, et rappelé que cest contre celui-ci que sest levée la révolution du 14 janvier, issue du sud pro-marzoukien, il nhésite pas à établir une classification entre les « pauvres en marges (de la société), et le centre citadin », entre « le sahel et les régions intérieures », et enfin entre « les villes de la corruption bourgeoise et les cités marginalisées les entourant », avant de conclure par lévocation du candidat « rassembleur » que se veut être Marzouki.

Beji Caid Essebsi, quant à lui sest signalé par son absence de la scène médiatique tunisienne, préférant les médias internationaux (principalement français), après les résultats du premier tour, laissant le soin à son directeur de campagne Mohsen Marzouk, ou à dautres membres de son parti de communiquer sur les résultats de ce premier tour. Ces derniers tombent eux aussi dans la facilité dun discours diviseur.

Que ce soit ce dernier qui appelle les habitants du sud « à modifier leur choix pour ne pas sortir du contexte national » , telle une menace brandie contre une partie du territoire certes à la botte de son adversaire politique, mais -rappelons-le à M. Marzouk- constituée de citoyens tunisiens que son candidat se doit de représenter au mieux, comme lensemble des citoyens tunisiens, sil était amené à accéder à la présidence de la République, ou Khmais Ksila, qui affirme que « la campagne électorale de Marzouki a été menée par des groupes djihadistes », la médiocrité de leurs discours attisent plus encore ce brasier ardent, divisant à leurs tour la Tunisie entre « Djihadistes/salafistes » dun côté et leurs partisans de lautre, amenant même les électeurs de Moncef Marzouki à manifester pacifiquement dans les rues de Médenine, et aujourdhui à Ben Guerdane, contre ces propos.

Moncef Marzouki lui-même réitère les mêmes arguments ou presque que son conseiller dans une interview accordée à France 24 :

« Lancien régime est revenu avec sa machine, la machine RCD : ses techniques, ses habitudes, son langage, son discours, sa façon de voir le problème »,

Aujourdhui, la bataille nest pas une bataille entre islamistes et non islamistes. La bataille est entre lancien système qui est en train de revenir et le nouveau système »,

Il y a les démocrates et les anti-démocrates »,

Chez les démocrates, vous avez des islamistes démocrates, et vous avez des laïcs démocrates. Et de lautre côté, vous avez lancien régime »,

A propos de son adversaire au second tour Beji Caid Essebsi : « cela montre bien que sa conception de la démocratie est quelque peu vacillante ». « Il a toujours été un homme de lautocratie ».

Quant à la question salafiste et terroriste : « Après tout, oui, moi mon travail, cest de gagner les salafistes à la démocratie [], les sortir de la tentation terroriste. [] Et je me félicite de tout salafiste qui viendrait me rejoindre parce que cest quelquun que jai arraché à la tentation de la violence »,

Revenant sur les propos de son adversaire : « Traiter un million cent mille Tunisiens dislamistes, de salafistes, de terroristes, nest pas digne dun homme qui prétend rassembler les Tunisiens. [] Cest non seulement un mensonge, parce que cest totalement faux, mais cest une insulte au peuple tunisien ».

Sacoquiner avec une base incontrôlable, instable et dangereuse, appelant à la haine, au meurtre et à la division, ayant conduit au sang versé par nos soldats, notre garde nationale et nos civils, est tout aussi irresponsable. Pour preuve, voilà ce que certains de ceux quil souhaite « faire sortir de la tentation terroriste » comprennent de son discours.

Après tout, vouloir faire sortir les salafistes de la tentation terroriste est sommes toutes louable. Maintenant, pourquoi ne pas en avoir fait autant avec ceux quil considère comme « alliés de lancien régime », soit la frange de la population nayant pas voté pour lui ? Pourquoi ne pas avoir voulu les inclure dans ce processus démocratique au lieu de continuer de diviser sur cette question ? Après tout ne sont-ils pas tout aussi tunisiens que les salafistes quil prétend vouloir inclure dans une société pacifiée, lui le « rassembleur » ?

Que Moncef Marzouki ait des griefs, contre le discours réducteur de son adversaire, est légitime. Cependant il semble oublier, pour sa part, que ses discours, ainsi que ceux de ses conseillers, sont aussi diviseurs quimmoraux et irresponsables que ceux de son adversaire. Cela est dautant plus vrai, que Moncef Marzouki est le président sortant, ayant connu lexercice du pouvoir ces trois dernières années, et nayant pas franchement réussi à être aussi « unificateur » quil le propose de lêtre à lavenir.

Quant à Beji Caid Essebsi, une des déclarations phares a été donnée à Radio Monte Carlo, où il estime que :

Reprenant, par là même, les mêmes arguments que lors des législatives, brandissant létendard de la peur, Beji Caid Essebsi a raté une occasion de se taire. Si acoquinement il ya, entre Marzouki et ces franges, il est plus que réducteur, limite insultant, dattribuer lensemble des voix de ce dernier à de simples « salafistes, jihadistes ». Cette déclaration a dailleurs été reprise sur les réseaux sociaux par lélectorat de Marzouki, tournant en dérision les propos du candidat de Nidaa Tounes.

Durant cette même interview accordée à Jean Jacques Bourdin, Beji Caid Essebsi tient, lui aussi, un discours diviseur. Si Marzouki place le sien sur la scène géographique, voire sociale, le leader de Nidaa tounes se place sur une scène idéologique :

Ce que semble occulter Beji Caid Essebsi, cest quaussi étrange que cela puisse lui paraitre, il existe des islamistes démocrates, tout comme des non-islamistes non démocrates. Cette fracture idéologique quil martèle est une dérive des plus dangereuses dans une Tunisie, où la question de lIslam politique est encore brulante, et où ce genre de discours effraye à juste titre une frange ayant encore à lesprit 23 ans de clandestinité, de peur de voir ressurgir leurs anciens démons.

Ce quomettent Marzouki,tout comme Caid Essebsi, cest que la portée de tels discours est tout aussi dangereuse pour cette démocratie naissante que ce quils voudraientt nous faire croire.

Indépendamment du discours de Beji Caid Essebsi, cest larrogance de ces sympathisants qui a été très remarquée, ces derniers jours. Lex député dAl Massar, Karima Souid en a, dailleurs, ramassé les pots cassés, obligeant la direction de Nidaa Tounes de sexcuser. Si le cas de lex-députée a été médiatisé, nombreux sont ceux qui nont pas voté pour lui et qui ont été, en revanche, traités de noms doiseaux sur les réseaux sociaux.

Encore une fois, le calcul politique et cette manie à acculer ladversaire se font aux dépens de la qualité politique, et pire encore, au détriment de la pacification sociale, entretenant lun comme lautre, un discours diviseur, haineux, pouvant mener à des dérives sanglantes.

Il est fort dommage de voir, aujourdhui, une scène politique, à mille lieues de lidéal démocratique tant espéré. Il est décevant de voir tant les politiciens eux même et leurs sympathisants, que les médias, tomber si bas, dans cette escalade de la haine, du dénigrement et de la violence, au détriment dune campagne politique respectable, basée sur le caractère fédérateur dun futur chef dEtat. Ce chef est, en effet, censé représenter, durant les cinq prochaines années, lensemble dune population, dun pays, et poser le ciment dune démocratie saine. Force est de constater que ni Marzouki, ni Caid Essebsi, ne sauront lêtre, tant ce « combat de coq » les discrédite, à lavance, élargissant le fossé entre les expectations des citoyens et la réalité dun monde vouée à linsécurité. Car nest-ce pas sur ces cendres ardentes de la division que les tensions les plus vives, menant à des guerres civiles éclatent ?

Pensons à lEgypte, où la haine crée par Morsi et ses adversaires, et accentuée par des médias à leurs bottes, a mené à de sanglantes répressions qui perdurent aujourdhui.

Pensons à lIrak, où la « guerre des mots » entrainant une guerre tout court, entre sunnites et chiites a permis à lEtat Islamique de Daech de sy engouffrer.

Pensons au Liban, qui continue aujourdhui encore de panser ses plaies.

Quel que soit le vainqueur du scrutin du second tour, et pour peu que le scrutin soit aussi serré que prévu, ces discours de la violence ne feront quattiser et engendrer des dérives pouvant évoluer en affrontements physiques menant à une guerre civile, alimentée par ces propos nauséabonds.

Alors de grâce, messieurs les candidats, corrigez votre discours, débattez vos programmes, soyez des Hommes dEtats et non de simples politiciens avides de pouvoir et ce quel quen soit le prix !

Comme disait Napoléon Bonaparte : « On ne conduit le peuple quen lui montrant un avenir ; un chef est un marchand despérance. ». Force est de constater messieurs, quaujourdhui à travers vos discours, lun comme lautre, vous nêtes que des marchands de « peurs ».

http://nawaat.org/portail/2014/11/28/les-discours-fetides-de-marzouki-et-de-caid-essebsi-ou-comment-faire-tanguer-une-democratie-fragile/

Grand bravo à l'auteur de cet article.

Malgré tous les tiraillements je reste très optimiste pour la jeune démocratie tunisienne

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Les discours fétides de Marzouki et de Caid Essebsi, ou comment faire tanguer une démocratie fragile
Politics Yassine Bellamine › Nov 28, 14 › 0 comments

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Après les élections législatives d’octobre dernier, et le premier tour relativement calme des élections présidentielles du 23 novembre, force est de constater que le discours politique a fortement évoluer, et malheureusement pour notre démocratie, dans le sens contraire, à ce qu’attendent des citoyens désormais habitués à la chose politique.

Ainsi Beji Caid Essebssi et le président provisoire Moncef Marzouki passent, donc, au deuxième tour, sans surprise, si ce n’est au niveau du score plus serré que prévu entre les deux candidats, ce qui nous vaut aujourd’hui des discours basés sur la peur afin de triompher dans cette course à deux vers le palais de Carthage.

Or, il faut rappeler la spécificité de ces élections : il ne s’agit ni d’élections législatives représentant une idéologie partisane, ni d’une élection municipale représentant les intérêts d’une localité, mais bien d’élections présidentielles. En d’autres termes, Caid Essebsi tout comme Marzouki, ne se doivent pas de représenter une frange de la population, à savoir leurs électeurs, mais ils se doivent de représenter l’ensemble des Tunisiens.

Il s’agit ici, ni de journalistes, ni de politiciens « primaires » et encore moins de sympathisants qui se livrent à une « guerre des mots », mais bel et bien de deux candidats à l’investiture suprême, qui comme le stipule l’article 72 de la Constitution tunisienne, se doit d’être le « symbole de l’unité » de l’Etat. C’est ce caractère fédérateur, que doit représenter le futur président de la République qui doit se placer au-dessus de toute allégeance partisane comme le stipule l’article 76 de la Constitution : « le président de la République ne peut cumuler ses fonctions avec toute responsabilité partisane», et ce afin de justifier son autorité de représentant de tous les citoyens.

Bien que la Constitution de janvier 2014, allège considérablement les pouvoirs du président de la République, il n’en demeure pas moins que celui-ci doit faire preuve d’autorité. Et ces insultes, d’un côté comme de l’autre, aux sympathisants de l’adversaire politique, marquent déjà en soi une faillite de cette pondération mais aussi à l’obligation constitutionnelle d’être le représentant de tous les Tunisiens.

Cependant, les enseignements de ce premier tour valent d’être rappelés. Entre la forte abstention, la démobilisation des jeunes et une bipolarisation résultant de « campagnes de la peur », les enjeux différent pour le camp « anti-troïka » et le camp « anti-ancien régime ». Mais force est de constater que les deux candidats préfèrent alimenter leurs discours de ces antinomies.

Du coup, d’un côté comme de l’autre, une escalade d’injures et de discours abominables radicalise la campagne, relayée par une presse très loin de se sentir garante de la pacification politique, n’hésitant pas à faire choux gras de ces diatribes – oh combien pénibles-, rajoutant une couche à certaines provocations.

Que ce soit les équipes de Beji Caid Essebsi ou celle de Moncef Marzouki, toutes les deux nous gratifient des même envolées.

Prenons ce dernier par exemple. C’est la même rengaine, martelée inlassablement, invoquant la peur du « retour de l’ancien régime ». Celui qui avait, lui-même, estimé, à juste titre, la victoire de Nidaa tounes, lors des législatives, comme « une victoire basée sur la peur » du parti islamiste d’Ennahdha, semble reprendre à son profit ce même procédé.

M. Zouheir Ismail, conseiller du président provisoire, dans un article d’opinion publié sur le site d’Al Jazeera y va de sa fronde pour lyncher son adversaire politique :

– Le qualifiant d’ « héritier du régime déchu, un nom de l’ancien système qui nous revient »,

– Les instituts de sondages ayant donné celui-ci largement en tête, et la chaine Nessma « soutient Beji Caid Essebssi et Hamma Hammami » qui « ne cache pas sa haine » vis-à-vis de Marzouki, sont aussi pointées du doigt.

De plus, et probablement à la suite de la prise de position de la part de Zied Laadheri, porte-parole du Front Populaire, Zouhair Isamail dégaine en affirmant que :

la gauche tunisienne n’est plus un mouvement à visée sociale, depuis que plusieurs de ses grandes figures se sont alliées au régime de Ben Ali, durant les deux décennies …».

Il semblerait que Moncef Marzouki et ses conseillers mettent tout le monde dans le même panier. Ceux qui ne sont pas avec eux sont tous des « alliés de l’ancien-régime ». Caricaturale manière de définir ceux qui n’ont pas voté pour lui.

Il ne s’agit pas là du seul point d’une campagne basée sur des clivages. Afin de mieux monter les citoyens les uns contre les autres, le conseiller de Marzouki renchérit en saluant l’intelligence de l’électorat du sud tunisien, oubliant une partie des citoyens tunisiens situés plus au nord dont le seul malheur ait été de ne pas voter pour Moncef Marzouki.

Enfin et après avoir comparé le candidat Nidaa Tounes à un membre de l’ancien régime, et rappelé que c’est contre celui-ci que s’est levée la révolution du 14 janvier, issue du sud pro-marzoukien, il n’hésite pas à établir une classification entre les « pauvres en marges (de la société), et le centre citadin », entre « le sahel et les régions intérieures », et enfin entre « les villes de la corruption bourgeoise et les cités marginalisées les entourant », avant de conclure par l’évocation du candidat « rassembleur » que se veut être Marzouki.

Beji Caid Essebsi, quant à lui s’est signalé par son absence de la scène médiatique tunisienne, préférant les médias internationaux (principalement français), après les résultats du premier tour, laissant le soin à son directeur de campagne Mohsen Marzouk, ou à d’autres membres de son parti de communiquer sur les résultats de ce premier tour. Ces derniers tombent eux aussi dans la facilité d’un discours diviseur.

Que ce soit ce dernier qui appelle les habitants du sud « à modifier leur choix pour ne pas sortir du contexte national » , telle une menace brandie contre une partie du territoire certes à la botte de son adversaire politique, mais -rappelons-le à M. Marzouk- constituée de citoyens tunisiens que son candidat se doit de représenter au mieux, comme l’ensemble des citoyens tunisiens, s’il était amené à accéder à la présidence de la République, ou Khmais Ksila, qui affirme que « la campagne électorale de Marzouki a été menée par des groupes djihadistes », la médiocrité de leurs discours attisent plus encore ce brasier ardent, divisant à leurs tour la Tunisie entre « Djihadistes/salafistes » d’un côté et leurs partisans de l’autre, amenant même les électeurs de Moncef Marzouki à manifester pacifiquement dans les rues de Médenine, et aujourd’hui à Ben Guerdane, contre ces propos.

Moncef Marzouki lui-même réitère les mêmes arguments ou presque que son conseiller dans une interview accordée à France 24 :

– « L’ancien régime est revenu avec sa machine, la machine RCD : ses techniques, ses habitudes, son langage, son discours, sa façon de voir le problème »,

Aujourd’hui, la bataille n’est pas une bataille entre islamistes et non islamistes. La bataille est entre l’ancien système qui est en train de revenir et le nouveau système »,

Il y a les démocrates et les anti-démocrates »,

Chez les démocrates, vous avez des islamistes démocrates, et vous avez des laïcs démocrates. Et de l’autre côté, vous avez l’ancien régime »,

– A propos de son adversaire au second tour Beji Caid Essebsi : « cela montre bien que sa conception de la démocratie est quelque peu vacillante ». « Il a toujours été un homme de l’autocratie ».

– Quant à la question salafiste et terroriste : « Après tout, oui, moi mon travail, c’est de gagner les salafistes à la démocratie […], les sortir de la tentation terroriste. […] Et je me félicite de tout salafiste qui viendrait me rejoindre parce que c’est quelqu’un que j’ai arraché à la tentation de la violence »,

Revenant sur les propos de son adversaire : « Traiter un million cent mille Tunisiens d’islamistes, de salafistes, de terroristes, n’est pas digne d’un homme qui prétend rassembler les Tunisiens. […] C’est non seulement un mensonge, parce que c’est totalement faux, mais c’est une insulte au peuple tunisien ».

S’acoquiner avec une base incontrôlable, instable et dangereuse, appelant à la haine, au meurtre et à la division, ayant conduit au sang versé par nos soldats, notre garde nationale et nos civils, est tout aussi irresponsable. Pour preuve, voilà ce que certains de ceux qu’il souhaite « faire sortir de la tentation terroriste » comprennent de son discours.

Après tout, vouloir faire sortir les salafistes de la tentation terroriste est sommes toutes louable. Maintenant, pourquoi ne pas en avoir fait autant avec ceux qu’il considère comme « alliés de l’ancien régime », soit la frange de la population n’ayant pas voté pour lui ? Pourquoi ne pas avoir voulu les inclure dans ce processus démocratique au lieu de continuer de diviser sur cette question ? Après tout ne sont-ils pas tout aussi tunisiens que les salafistes qu’il prétend vouloir inclure dans une société pacifiée, lui le « rassembleur » ?

Que Moncef Marzouki ait des griefs, contre le discours réducteur de son adversaire, est légitime. Cependant il semble oublier, pour sa part, que ses discours, ainsi que ceux de ses conseillers, sont aussi diviseurs qu’immoraux et irresponsables que ceux de son adversaire. Cela est d’autant plus vrai, que Moncef Marzouki est le président sortant, ayant connu l’exercice du pouvoir ces trois dernières années, et n’ayant pas franchement réussi à être aussi « unificateur » qu’il le propose de l’être à l’avenir.

Quant à Beji Caid Essebsi, une des déclarations phares a été donnée à Radio Monte Carlo, où il estime que :

…Ceux qui ont voté pour Monsieur Marzouki sont les islamistes. Ce sont eux qui se sont arrangés pour être avec lui… c’est-à-dire les cadres d’Ennahdha, c’est-à-dire le parti qui est encore plus extrémiste qu'(Ennahdha). Il y a avec lui aussi des salafistes jihadistes et (…) les ‘ligues de défense de la révolution’ [Ligues de protection de la révolution, LPR] qui sont tous des ‘partis’ violents.

Reprenant, par là même, les mêmes arguments que lors des législatives, brandissant l’étendard de la peur, Beji Caid Essebsi a raté une occasion de se taire. Si acoquinement il y’a, entre Marzouki et ces franges, il est plus que réducteur, limite insultant, d’attribuer l’ensemble des voix de ce dernier à de simples « salafistes, jihadistes ». Cette déclaration a d’ailleurs été reprise sur les réseaux sociaux par l’électorat de Marzouki, tournant en dérision les propos du candidat de Nidaa Tounes.

Durant cette même interview accordée à Jean Jacques Bourdin, Beji Caid Essebsi tient, lui aussi, un discours diviseur. Si Marzouki place le sien sur la scène géographique, voire sociale, le leader de Nidaa tounes se place sur une scène idéologique :

Malheureusement, il va y avoir une coupure en deux, les islamistes d’un côté et puis tous les démocrates et les non-islamistes de l’autre.

Ce que semble occulter Beji Caid Essebsi, c’est qu’aussi étrange que cela puisse lui paraitre, il existe des islamistes démocrates, tout comme des non-islamistes non démocrates. Cette fracture idéologique qu’il martèle est une dérive des plus dangereuses dans une Tunisie, où la question de l’Islam politique est encore brulante, et où ce genre de discours effraye à juste titre une frange ayant encore à l’esprit 23 ans de clandestinité, de peur de voir ressurgir leurs anciens démons.

Ce qu’omettent Marzouki,tout comme Caid Essebsi, c’est que la portée de tels discours est tout aussi dangereuse pour cette démocratie naissante que ce qu’ils voudraientt nous faire croire.

Indépendamment du discours de Beji Caid Essebsi, c’est l’arrogance de ces sympathisants qui a été très remarquée, ces derniers jours. L’ex député d’Al Massar, Karima Souid en a, d’ailleurs, ramassé les pots cassés, obligeant la direction de Nidaa Tounes de s’excuser. Si le cas de l’ex-députée a été médiatisé, nombreux sont ceux qui n’ont pas voté pour lui et qui ont été, en revanche, traités de noms d’oiseaux sur les réseaux sociaux.

Encore une fois, le calcul politique et cette manie à acculer l’adversaire se font aux dépens de la qualité politique, et pire encore, au détriment de la pacification sociale, entretenant l’un comme l’autre, un discours diviseur, haineux, pouvant mener à des dérives sanglantes.

Il est fort dommage de voir, aujourd’hui, une scène politique, à mille lieues de l’idéal démocratique tant espéré. Il est décevant de voir tant les politiciens eux même et leurs sympathisants, que les médias, tomber si bas, dans cette escalade de la haine, du dénigrement et de la violence, au détriment d’une campagne politique respectable, basée sur le caractère fédérateur d’un futur chef d’Etat. Ce chef est, en effet, censé représenter, durant les cinq prochaines années, l’ensemble d’une population, d’un pays, et poser le ciment d’une démocratie saine. Force est de constater que ni Marzouki, ni Caid Essebsi, ne sauront l’être, tant ce « combat de coq » les discrédite, à l’avance, élargissant le fossé entre les expectations des citoyens et la réalité d’un monde vouée à l’insécurité. Car n’est-ce pas sur ces cendres ardentes de la division que les tensions les plus vives, menant à des guerres civiles éclatent ?

Pensons à l’Egypte, où la haine crée par Morsi et ses adversaires, et accentuée par des médias à leurs bottes, a mené à de sanglantes répressions qui perdurent aujourd’hui.

Pensons à l’Irak, où la « guerre des mots » entrainant une guerre tout court, entre sunnites et chiites a permis à l’Etat Islamique de Daech de s’y engouffrer.

Pensons au Liban, qui continue aujourd’hui encore de panser ses plaies.

Quel que soit le vainqueur du scrutin du second tour, et pour peu que le scrutin soit aussi serré que prévu, ces discours de la violence ne feront qu’attiser et engendrer des dérives pouvant évoluer en affrontements physiques menant à une guerre civile, alimentée par ces propos nauséabonds.

Alors de grâce, messieurs les candidats, corrigez votre discours, débattez vos programmes, soyez des Hommes d’Etats et non de simples politiciens avides de pouvoir et ce quel qu’en soit le prix !

Comme disait Napoléon Bonaparte : « On ne conduit le peuple qu’en lui montrant un avenir ; un chef est un marchand d’espérance. ». Force est de constater messieurs, qu’aujourd’hui à travers vos discours, l’un comme l’autre, vous n’êtes que des marchands de « peurs ».

http://nawaat.org/portail/2014/11/28/les-discours-fetides-de-marzouki-et-de-caid-essebsi-ou-comment-faire-tanguer-une-democratie-fragile/

5ouya Av,

L'article est tendancieux et je vais te montrer comment.

En effet, pendant la campagne électorale présidentielle, le SEUL (audible) qui a dévié le débat avec ces discours de haine c'est bel et bien MMM. Pas la peine de revenir sur son tagawoul ni sur les différentes accusations très basses proférées par ses sbires sur FB: el couhe w ma tabi3ouhou.

Or, à ce moment, même si les vrais démocrates ont protesté, personne n'a essayé de relever ces écarts ni de s'en indigner. Donc, la responsabilité première de la déviation du débat est bien MMM avec son acoquinement avec les LPR, les Dgij, le discours du bain de sang, le cheikh SALAFISTE Tahar Ben Hsine et tutti quanti. C'est quand même clair à 200%.

Maintenant, pour l'après résultats, BCE a fait une déclaration qui au fond a été sortie de son contexte et détournée. Il a signalé que MMM dans sa campagne pour le premier tour a bien été soutenu par les LPR, Tahrir, Tahar Ben Hsine. En plus, et ceci est normal il a été soutenu par des Nahdhaoui. Alors que -summum de l'hypocrisie- le parti n'a officiellement donné aucune consigne de vote.

Donc, de la violence verbale, il y en a. Mais, il y a deux phases: la campagne, durant laquelle c'est bel et bien MMM qui a tout foutu en l'air toute l'entente cordiale qu'il y a eu. Je condamne fermement tout aussi bien ces dérapages que ceux des Nidaistes. Mais, encore une fois, je condamne plus fermement MMM, ses troupes et leurs discours haineux et violents.

A titre personnel, j'ai bien le souvenir vivace que face à ce discours violent, les discours de concorde de 2011 ont fait perdre aux partis séculaires les élections. Le camp des "progressistes" a été laminé par un discours takfiriste très violent. Alors, aujourd'hui, 3 ans plus tard, comme on dit: à Rome, fais comme les Romains. Et il faut rester vent debout pour lutter contre MMM, ses sbires, Khenzira, les LPR et espérons que les MMM, Mansaar, Ben Hmidene, Daimi, Y. Ayari finissent à la poubelle de l'Histoire pour leur tentative de meurtre de la démocratie avec leurs conneries.

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Les 8 recours déposés par MM concerne des réclamations sur campagne électorale pendant le jour du silence, une suspicion d'achat de voix et tentative de corruption d'un agent public !!!!

Ma3neha, el bled berka w le syndicat 9aleb eddenya i7ebb 3ala ezzyeda partout wel loi de finance eli lezemha tkoun négocié avec le gouvernement élu el tawa la saret w howa met9alla9 mel campagne le jour du silence électoral.

Mayna ...

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Ça c est rien , par rapport lelli bech ya3mlou après . Il est capable de tt. La seule solution voter Sebssi dimanche. Et essayer de le distituer le lundi.

J'ai comme l'impression que même par le vote, il ne bougera pas.

On prend les paris, il fera appel des recours pour repousser au 28.

On aura tout vu dans ces élections. Un candidat qui appelle à manifester contre son concurrent en pleine campagne, un candidat qualifié au deuxième tour qui fait un recours contre le cinquième...

Mais shut, il ne faut surtout pas dire que Marzouki est toqué, rahou doctour w prix nobel de litterature.

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