Pierre menés
Le Real y était presque
Par Pierre Ménès | Pierrot le foot – il y a 22 heures
barca-real
C'est très rare de voir un match aussi segmenté. De voir des périodes aussi contrastées se succéder de façon aussi abrupte. Ce Clasico, on peut en fait le décomposer en cinq actes bien distincts.
Acte 1 (0' - 30') : Le Real écrase le match. Avec des occases en pagaille. Dès la première minute, il y a cette boulette de Piqué sur laquelle Higuain bouffe la feuille. Il y a ce tir de Ronaldo détourné du bout du gant par Pinto. Il y a surtout cette frappe sublime d'Özil - l'homme du match - sur la barre. Bref, pendant cette première demi-heure, il n'y a qu'une équipe sur le terrain.
Acte 2 (30' - 45') : Comme s'ils étaient frustrés de ne pas avoir ouvert le score alors qu'ils le méritaient, les Madrilènes reprennent leurs bonnes habitudes : mettre des coups. Ramos et Diarra se font plaisir, le Français étant tout près de prendre un deuxième carton jaune juste avant la mi-temps pour un attentat sur Messi. Une agressivité soudaine qui a le don de réveiller un Barça aux fraises depuis le début du match. Messi s'infiltre, sert magnifiquement Pedro d'une pichenette. 1-0. Dans le temps additionnel de la première mi-temps, Alves reprend sans contrôle un corner dévié par Diarra et ça file tout droit dans la lunette de Casillas. 2-0, le match est plié.
Acte 3 (46' - 60') : Le Barça tient le ballon, le Real semble avoir déposé les armes. Les Merengue - à l'exception notable d'Özil - ont un vrai coup de barre physique.
Acte 4 (60' - 75') : Mourinho se décide à faire entrer Benzema à la place du fantôme d'Higuain. Dans la foulée, Ronaldo réduit le score d'un joli but et le Real retrouve des couleurs. Quatre minutes plus tard, Benzema réalise un sombrero sur Puyol avant d'égaliser. 2-2, il reste près de 20 minutes à jouer, tout est relancé et la dynamique du match s'est totalement inversée.
Acte 5 (75' - 90') : Re-pétage de plombs des Madrilènes, qui se remettent à savater tout ce qui bouge. En dix minutes, Coentrão et Granero prennent un jaune chacun, Ramos prend un rouge et Pepe conclut magistralement sa performance avec un jaune pour une faute grossière sur Alves. Le score ne changera plus, le Barça est qualifié.
Je viens de lire la réaction de Mourinho après ce match et bien qu'il reste mesuré, on sent bien que le "Special One" n'a pas spécialement apprécié l'arbitrage de monsieur Teixeira Vitienes. Il a raison sur deux points : le deuxième carton jaune de Ramos est sévère. Et il est assez hallucinant qu'Alves et Busquets aient terminé ce match. Pour le reste, il me semble que plusieurs arbitres français auraient sans doute sifflé péno sur la main de Busquets. Mais ça reste contestable.
En revanche, là où l'arbitre ne s'est pas trompé, c'est sur le but de la tête refusé à Ramos. Le défenseur espagnol écarte Alves du bras et ce qui est encore plus étonnant, c'est que l'homme en noir est pratiquement le seul à avoir vu cette faute. A l'heure du bilan après cette double confrontation en huit jours, on constate que, lorsque le Real aligne des joueurs offensifs et joue au ballon, ça gêne beaucoup plus le Barça que la manière forte.
Deuxième enseignement : le Real n'a peut-être remporté qu'un seuls des dix Clasicos disputés par Mourinho depuis son arrivée, mais le Real compte cinq points d'avance sur son rival en Liga et s'il ne perd pas au Nou Camp, il sera champion. Les Barcelonais eux, sont qualifiés pour les demi-finales de la Coupe du Roi. Mais ils ont encore sorti un match assez moyen, se contentant d'inscrire deux buts dans leur seul temps fort, le dernier quart d'heure de la première mi-temps. C'est aussi ça la leçon de ce match...
Pierrot